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Mémo de mes mots des maux.

Je vide mon sac.

Publié le 15 Mai 2017 par AG

-Parfois les choses sont si interdites, si sales, si peu conventionnelles, qu'elles sont très excitantes. Tu n'a jamais rêvé de commettre un meurtre, juste pour savoir ce que ça fait? Ou sauter pendant qu'on roule sur l'autoroute, à 180 avec du Grems à fond? Tu penses qu'on roule au sol ou qu'on s'écrase? Tu penses qu'il y a une chance de s'en sortir? Il y a tant de questions qui restent en suspends, tellement d'interdits a contrer, à surpasser, et ils restent au dessus de nous comme des nuages gris prêt à exploser d'éclairs fracassants. Et puis on a appris avec le temps que tout ce que l'on vit nous est dicté, que tout cela est normal, que c'est un cercle vicieux qui nous malmènent du désir à la déception, et de la déception au désir. Et qu'il faudra s'y faire, se contenter de vivre. Comment outrepasser nos pulsions? Tu crois qu'il a une chance de s'en sortir? Je suppose qu'il y a des choses que se sent obligé de faire, juste pour exister un instant, des choses illégales, interdites, malsaines et mal vues. Des choses qu'on fait entre amis, et parfois seul dans le plus grand secret, dans la plus grande honte. Parce qu'il y a ce risque que les gens ne comprennent pas, qu'ils ne voient pas, qu'ils n'écoutent pas. Je voudrais juste connaître la peine, la haine, la honte, le dégoût,... Je voudrais juste voir ce que ça fait d'être affamée sur un bout de trottoir, d'être enfermée derrière des barreaux de fer ou encore de voir quelqu'un mourir. Ou que ce soit moi qui meurt, juste pour voir. Le problème, c'est que tout ça aura des conséquences, il n'y aura pas de retour en arrière, pas d'oubli, pas de pardon, pas de repenti, pas de prières conséquentes pour effacer cet interdit froissé. Ce sont les conséquences qui nous font peur, plus que les actes eux même. L'après nous inquiète beaucoup plus que le présent, le futur nous fait si peur, l'avenir nous est si inconnu, si imprévisible, comme un tunnel noir que l'on éclaire à la lueur d'une bougie. Alors au final, on est ce genre de monstres, de ceux qui n'ont pas peur de faire du mal mais qui ont peur d'en avoir en retour? Tu penses qu'il y a une chance de s'en sortir? On tourne en rond, on vit de peurs, celle qui est factice, théâtrale, qui n'est que mensonge pour que l'on se taise et que l'on reste rangés dans nos petites boîtes. On vit d'angoisse, de cauchemars et d'insomnies, dans des nuages noirs et sales qui remplissent nos vieux poumons déjà bien déglingués. Alors, on tousse, on s'arrache la gorge au point d'en vomir. On voit de rêves aussi, comme dans les publicités, ou les affiches d'agence de voyage, du sable blanc, un océan translucide, et un palmier disposé dans le coin droit. Ces désirs qui nous déchirent, qui nous rappellent seulement après quoi on court, pourquoi on doit subir toutes ses émotions, ses directives, ses contraintes: parce que l'on va quelque part. Mais où? Où tu vas? Je sais pas, peut être que c'est tout simplement un cycle qui existe depuis toujours, les humains, depuis qu'ils marchent sur deux pattes, sont peut-être voués à passer d'un bout à l'autre, d'un désir à une déception, et ainsi de suite? Peut-être que c'est juste comme ça et qu'on peut rien faire pour arranger ça. C'est probablement juste une relation de cause à effet, et qu'à partir du moment où nos poumons s'ouvrent et qu'on a mal, on a qu'une envie c'est de retourner au chaud, dans le ventre de notre mère, qu'on a pas envie de vivre, d'écouter des mensonges et faire semblant. Et puis, après, toute notre vie est basée sur ce petit instant, où on voulait faire demi-tour, où on a juste désiré être autre chose, autre part, dans une affiche de publicité ou dans un placenta. Et que depuis, c'est probablement pour ça qu'on se fout en l'air, qu'on creuse encore. Qu'on a envie de braver l'interdit, parce que ça tient qu'à un fil.

-Tu penses qu'on a une chance de s'en sortir? 

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