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Mémo de mes mots des maux.

Je vide mon sac.

S C A R S

Publié le 6 Mars 2018 par AG

Olive.

Ta peau douce et tes fesses en pêches, les pores de ta peau qui s'éveillent et qui me laissent découvrir un duvet hérissé quand je passe la paume de la main sur ta nuque. La chaleur de tes doigts qui voyagent sur mes cuisses. Tu sais, c'est des couteaux tranchants qui laissent des plaies ouvertes, c'est les cicatrices de mes échecs, de ma naïveté, de mon désarroi, de ma solitude. C'est les portes ouvertes aux pires souffrances. Alors c'est pour ça que j'aime ta peau, elle est si pure, sans aucune marque, sans un signe de fatigue, tendue et ferme. Il n'y a pas de cicatrices, comme s'il n'y avait aucune histoire, comme si tu était une page blanche, comme si tu n'avais jamais existé. J'aime ce vide qu'il y a en toi et qui laisse place à tellement de récits, un jour tu es femme pirate et le lendemain tu es gendarme ou actrice, ou même parfois tu n'es pas grand chose, tu n'es rien. Je peux faire de toi une héroïne, une passe partout, je peux te créer toutes les cicatrices que je souhaite, je peux te les retirer, ou te les soigner si je songe à un avenir meilleur. Je peux écrire n'importe quoi sur une peau si lisse et vierge.

Arrête de fixer mes cuisses Olive... Je sais, c'est bizarre. Tu te demandes certainement pourquoi j'ai fais ça ? Je ne voulais pas que lorsque l'on me regarde on me prenne pour une page blanche comme toi, comme une boîte à souvenirs vide et sans intérêt. Je ne voulais pas avoir une peau douce, je la voulais rugueuse, bossue, abîmée, fatiguée. Je voulais une histoire à raconter, et que tous les gens qui prennent mon corps voient leur marque dessus. Comme une signature, chacun a marqué son territoire, sa possession ou son exploit. Ou même les trois a la fois pour les pires d'entre eux. C'était pas des gentils. Ce n'est pas ma faute, ce n'est pas moi qui ai fait ça, je voulais simplement que les gens voient quelque chose. Et comme ça, je n'ai pas besoin de leur expliquer, de leur raconter, ils le voient. Et comme toi, ils se posent des questions. Mais tu sais Olive, j'ai pas vraiment les réponses.

Ne touche pas, tu vas les abimer. Laisse moi plutôt caresser le bas de ton dos, et descendre doucement vers tes mollets, jusqu'à toucher tes pieds fins et froids. Je veux sentir ce néant, cette belle peau propre qui n'a pas voulu se montrer. Cette peau qui n'a pas voulu dire aux autres, qui a préféré rester dans le silence. Je veux la toucher, la sentir, la découvrir encore et encore. Je veux réapprendre à aimer une peau silencieuse, tout autant que j'aime ma peau pleine de sillons et de plaines. Je veux qu'elles se rencontrent dans des ébats passionnés et qu'elles s'unissent dans ta jouissance. Que mes plaies caressent tes secrets. 

J'ai voulu qu'ils voient ma douleur, et j'aurais voulu qu'ils me soignent pour avoir ta douceur. J'ai mis dehors mes pensées noires, pour qu'ils comprennent. Ils ont rien vu Olive, ils ont rien vu. Je suis amochée maintenant, j'ai trop écrit sur ma page blanche. 

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